Y'a des jours comme ça...
Tout commençait bien, pourtant.
Ma journée est finie, et je pars récupérer P'tit Chou à la crèche.
"Il a été un peu grognon", me dit-on... et je l'ai remarqué dans la voiture au retour.
Mince. Des gros bouchons. Bon, le retour va être long. Et P'tit Chou couine dans son siège auto.
1h30 après, alors qu'en temps normal je mets 20 minutes, j'arrive à la maison.
Ouf !
Il est 19h30, un peu tard pour P'tit Chou, il est temps de lui faire vite prendre son bain.
Alors qu'il patauge joyeusement en éclaboussant les murs, la lumière s'éteint d'un coup.
Première difficulté : sortir un bébé du bain (sans le jeter avec l'eau), dans le noir. Trop facile !
A la lueur de l'éclairage public, je tente tant bien que mal de l'habiller, pendant que Môssieur Monmari part à l'aveuglette pour rétablir le courant.
Pas de bol, c'est apparemment le compteur général de l'immeuble, puisqu'aucune lampe ne fonctionne dans l'escalier.
Malgré tous ses efforts, l'électricité ne veut pas redémarrer.
On appelle donc EDF, qui nous apprend que nous ne sommes pas les seuls dans ce cas, puisqu'avec la vague de froid, il était prévu qu'il y ait des délestages pour éviter une panne générale de toute la région PACA.
Bon, d'accord, le délestage c'est bien gentil, mais ça ne dure pas 1/2h, Monsieur le technicien d'EDF !!!
Ils nous promettent d'intervenir... dans la soirée.
Super, on a un gros stock de bougies. Mais c'est pas ça qui va nous chauffer. L'inconvénient du chauffage électrique, surtout quand on est citoyen (et un peu radins sur les bords) et qu'on décide de baisser le chauffage dans la journée quand on n'est pas là.
Il est 20h30, Il commence à faire un peu frais. P'tit Chou n'a pas fini son biberon du soir et a du mal à s'endormir... il chouine. On pense que c'est le froid, on lui met un pull.
21h, il fait de plus en plus froid, on a dîné (froid) à la bougie. La soirée va être longue.
P'tit Chou continue à chouiner, alors que d'habitude à cette heure-là, il dort déjà comme un bienheureux.
On se demande ce qu'on va bien pouvoir faire... si ça continue comme ça, il va faire 10° dans la maison, et si on n'avait pas un bébé de 6 mois ayant du mal à s'endormir, on se serait couverts de 4 polaires et on aurait sagement attendu les techniciens.
Sauf que là, ça commence à faire long.
On appelle mes beaux-parents qui, ayant du chauffage, se font un plaisir de nous accueillir pour la nuit.
Il est 21h30, on rassemble le minimum pour passer la nuit ailleurs (couches, biberon, lait, change, doudou, gigoteuse, lit parapluie, brosse à dents), j'embarque le P'tit Chou... qui me vomit 3 fois son biberon sur le pantalon, la chemise et les bottes !!!!!
Oup's ! Houston, nous avons un problème !
C'est vrai que, maintenant que j'y repense, la crèche m'avait dit qu'il avait été un peu "dérangé" aujourd'hui...
Ne serait-ce pas une jolie petite gastro qui pointerait son nez ???
Il est donc maintenant 21h45, il fait -2°C dehors, 10°C dans notre appart, ça fait 1h30 que nous sommes dans le noir, et P'tit Chou est malade et vient de me vomir dessus ! Et qu'est-ce qu'on fait pour demain, on ne va pas l'emmener à la crèche tout de même ??!
Tout va bien, madame la Marquise !!
On embarque donc, après avoir nettoyé vite fait le malade, avec pour mission de trouver une pharmacie de garde.
Ben c'est pas gagné.
Les renseignements nous envoient vers un commissariat... dont le numéro n'est plus attribué.
La première pharmacie croisée en chemin n'indique aucun numéro d'urgence.
La deuxième pharmacie indique la pharmacie de garde... ce week-end.
On finit par tomber sur une troisième pharmacie sur laquelle est enfin affiché le numéro de celle de garde, que j'appelle pour savoir où elle se trouve exactement.
Pendant ce temps, on établit un plan de survie pour le lendemain, car il faudra bien faire les garde-malade à l'improviste !
Bon... on arrive devant, je fais la queue au milieu de gens en pyjama, moi puant le vomi à 50m... m'en fous, j'en suis pas à ça près !
Tiens... mes jolies boots en daim camel sont ravagées... youpi !
C'est à mon tour, derrière le rideau de fer, je demande une solution de réhydratation pour bébé.
Mon Graal en poche, je retourne à la voiture, et on repart direction l'appart chauffé de mes beaux-parents.
Il est 22h30. P'tit Chou boit goulûment, mais refuse de dormir.
La nuit promet d'être courte.
Bilan : une belle gastro, des boots presque foutues, une nuit entrecoupée de réveils toutes les heures, un appart ravagé et froid qu'on a récupéré le lendemain tout illuminé (pas eu le réflexe de basculer les interrupteurs avant de partir) et très... odorant (pas eu le temps de laver par terre, dans le noir), une nouvelle journée de garde-malade... et le sentiment que, parfois, y'a des jours comme ça...